Une terre sombre, des rangs de tiges d’un vert intense portant des feuilles lancéolées sous de grandes serres : voici une belle illustration des cultures tropicales qui s’ancrent dans nos terroirs. Et il ne s’agit pas de n’importe laquelle des plantes tropicales ; ce gingembre qui pousse désormais dans les Landes est un bon résumé de la folie des épices qui touche l’Occident dès le moyen-âge et de la mondialisation agricole qui suivit les grandes découvertes : originaire d’Asie, sa culture s’étendit à l’Afrique et à l’Amérique Latine. Il fut pourtant un peu oublié du 18ème au 19ème siècle, concurrencé par le poivre et les aromates cultivés localement en Europe. La dernière vague de mondialisation a permis son retour en force dans nos assiettes et dans nos verres : porté par ses propriétés, notamment digestives, et par son goût – son « feu »- qui accompagne la diffusion mondiale des cuisines d’origine asiatique, le gingembre est importé massivement en Europe, en poudre, confit, ou plus rarement en rhizome entier.
Les fermes Larrere : une entreprise familiale innovante en quête de nouvelles saveurs
La France est donc dépendante des importations venues d’Amérique latine et d’Asie. Si des maraîchers et des jardiniers amateurs se sont lancés dans des productions encore très limitées, la culture de gingembre bio des Fermes Larrere est sans doute l’une des premières à pouvoir fournir de façon significative une demande de production hexagonale.
Ce gingembre bio illustre également parfaitement l’évolution des Fermes Larrere, une entreprise familiale depuis trois générations. Engagée dans la production légumière depuis les années 1980, avec notamment les carottes et les asperges, cette association de fermes familiales diversifie ses cultures depuis 15 ans avec notamment une part croissante du bio. Plus récemment, elle s’est orientée vers des goûts nouveaux, depuis la patate douce jusqu'au au brocoli bimi® en passant par le choudou ; ces deux derniers légumes, issus de la collaboration des fermes avec le groupe japonais Sakata de pouvoir se consommer aussi bien cuits que crus. Quant au choudou, il est plus digeste que le chou vert classique.
Le gingembre bio des Landes : un produit, frais, de saison, entier et du terroir
Cette quête de « Made in France », d’agriculture durable et d’innovation se retrouve dans l’introduction plus récente du gingembre. Testé depuis plusieurs années, il s’adapte bien au terroir landais, ses terres sableuses, bien drainées et qui se réchauffent vite ; il pousse à l’abri de serres non chauffées en partie couvertes de panneaux photovoltaïques. La première commercialisation a eu lieu l’an dernier et les fermes espèrent une production cette année de septembre à janvier si la météo le permet. Si les conditions de productions de ce gingembre, par ailleurs récolté à la main, sont porteuses de sens, il en va de même de sa commercialisation : ce produit frais et de saison sera disponible dans les grandes surfaces entier, c’est-à-dire avec la tige et les feuilles. Si cette présentation apporte un joli visuel au gingembre sur l’étalage, cela rappelle aussi que les feuilles se consomment également, notamment en infusion. Le gingembre cultivé dans les Landes sera d’ailleurs utilisé pour la préparation de boissons.
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