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Photo du rédacteurMarc Lohez

MOHAIR : LA DOUCE LAINE DU BEARN

De belles boucles claires et douces, une toison soyeuse à l’approche de cette tonte d’hiver. Mais ce ne sont pas des moutons : les oreilles battantes vers l’avant, les cornes recourbées en arrière et partant plus tard en spirale pour ces messieurs, les petites chèvres angora fournissent une des laines les plus réputées, le mohair. Leur introduction en France est pourtant relativement récente.

Angora est tout simplement l’ancien nom de l’actuelle province et capitale de la Turquie Ankara. C’est près de ces plateaux anatoliens que le naturaliste français Pierre Belon les découvre au XVIème siècle : « les chèvres de ce pays portent la laine si déliée qu’on la jugeroit estre plus fine que soye . Aussi surpasse-t-elle la neige en blancheur. » La mondialisation de cette espèce débute réellement au XIXème siècle : les angoras s’implantent en Amérique, en Océanie et surtout en Afrique du Sud qui représente aujourd’hui la moitié de la production mondiale de cette laine. L’arrivée en France il y a quarante ans s’est donc effectuée depuis ces continents et d’abord du … Texas !


Une partie du troupeau de chèvres angora. Photographie © Ferma Laneya

Plusieurs milliers de chèvres productrices de mohair vivent aujourd’hui en France chez quelques 150 éleveurs. Parmi les exploitations les plus récentes, figurent celle d’Emma Jean-Dit-L’Hôpital, installée à une vingtaine de kilomètres au nord de Pau. Sa ferme compte quarante chèvres et ce troupeau doit encore grandir. Contrairement à nombre d’exploitations pour lesquelles le mohair est source de diversification, la ferme Laneya se consacre uniquement à ses angoras et à la conception de produits finis à partir de la laine tonte à Argelos. Parler d’une laine est d’ailleurs un singulier bien trompeur : toutes les bêtes, femelles ou bouc, jeunes ou vielles biquettes sont invitées à donner leur toison : pas de discrimination à Argelos ! Pas de retraite (entendre réforme) non plus : les animaux sont gardés jusqu’à la fin, à l’exception des mâles reproducteurs, échangés avec d’autres élevages pour des raisons génétiques. Mais si l’on prélève la laine de tous les animaux, leur transformation et leur destination dépend de la partie du corps qui est tondue et de l’âge des animaux : ainsi les toisons des mamies du troupeau sont parfaites pour faire des couvertures et des charentaises !

Après le tri et un premier nettoyage à la ferme, les laines partent à Castres pour les opérations de transformation. Mais Emma tricote elle-même avec la laine issue de ses chèvres toute une série de créations, de l’écharpe au bonnet et passant par le snood, très prisées dès qu’un petit coup de froid se fait sentir : le mohair donne en effet de la chaleur et de la douceur. La laine d’angora se prête bien également à des teintures vives et lumineuses. Cela donne aux ventes de la ferme de Laneya, dans sa boutique ou dans les nombreux marchés où l’on peut les trouver une ambiance particulièrement chaude et colorée.


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