Les petits villages de deux cents, trois cents habitants, à l’écart des axes fréquentés se révèlent souvent fertiles en exotisme de terroir. Sainte-Engrâce confirme la règle avec une plantation de théiers qui pousse dans un décor à couper le souffle, une vallée étroite surveillée par le pic d’Anie. Que viennent faire les théiers ici ? Quand on voit les plants couverts de neige en hiver, la comparaison avec les plantations japonaises à la même saison semble évidente. Les brumes qui remontent l’été pour brumiser ces cousins du camélia rappellent bien des paysages de thé de l’Asie. Et il y a fort à parier qu’avec la croissance de ces 4000 plants bien alignés, la sensation de dépaysement ne va faire que croitre et embellir.
L’aventure agricole de Mylène, une reconversion, vient de son goût pour cette boisson, mais aussi de voyages au Japon. Comme pour beaucoup des jeunes plantations de thé, la période du covid voit le démarrage de l’exploitation. Les cinq cents premiers théiers viennent de l’exploitation bretonne de Denis Mazerolle, pionnier et repère incontournable dans la communauté croissante des théiculteurs de France. Pour se former, Mylène a travaillé dans une grande plantation au Japon, puis y est retourné chez un producteur plus artisanal. Ce contact étroit avec les
pays producteurs d’Asie est fondamental pour les producteurs de l’hexagone : au-delà de l’observation des techniques, la production de thé s’inscrit dans une culture. Une jeune plantation est également un espace d’expérimentation : des techniques de transformations des feuilles jusqu’au choix des cultivars. La plantation Mendikotea participe d’ailleurs au programme de recherche Fierthé qui vise à développer les connaissances qui permettront à la filière française de s’épanouir.
L’exploitation de Saint-Engrâce souhaite se concentrer sur la production de thé vert à la japonaise, avec un atelier qui devrait être construit sur place et permettre une première commercialisation l’an prochain.
Votez pour Mendikotea qui figure parmi les nominés de Futur(e)s food 2025 qui récompense les meilleures reconversions vers la food. |
Mendikotea fait partie de la petite dizaine d’exploitations qui se consacrent à Camelia sinensis au Pays Basque. Si elles sont apparues à peu près en même temps mais chacune de leur coté, elles ont fini par se connaitre et former une communauté informelle qui s’entraide et s’équipe en commun. Retrouvez une autre plantation du Pays Basque dans un prochain article : la conférence des thés.
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