Nous sommes juste à côté du circuit de Nogaro, un bon endroit pour élever le plus rapide bipède au monde. L’autruche peut propulser sa grande silhouette à toute vitesse grâce à ses pattes dignes d’un vélociraptor. Mais comme les dinosaures, l’autruche gersoise a bien failli disparaître : les élevages autrefois nombreux dans le département ont pratiquement tous disparu, du fait des départs en retraite ou des difficultés qui n’ont pas manqué. S’occuper de ces grands ratites ne s’improvise pas : il faut un certificat de capacité spécifique car l’animal n'est toujours pas reconnu comme domestique alors que les élevages sont présents en France depuis une trentaine d’années. Pour ne rien arranger, trouver un abattoir relève souvent du casse-tête. Mais se lancer dans l’autruche est une passion et celle-ci s’est emparée de Vincent un jeune éleveur de volailles. Les prairies sur lesquelles s’ébattent une quinzaine de ces grands oiseaux surplombent le val du ruisseau Lapède.
Lors de la visite en avril, elles étaient en pleine période de reproduction : les ailes s’agitent en parade et du sable est disponible sous les abris pour la ponte des œufs. On assiste que très rarement à une ponte, car les femelles attendent la fin des regards indiscrets pour poser leurs œufs. C’est bien la seule forme de timidité des autruches qui accourent dès que le visiteur est dans leur champ de vision et viennent observer l’étrange animal qui ose approcher de leur domaine. L’expression « bête curieuse » est réellement à double sens ici ! Pour l’instant, les visites sont ponctuelles et exceptionnelles, liées la plupart du temps aux commandes : des œufs du printemps à l’automne et de la viande d’autruche pour la fin de l’année. Les quantités sont toutefois limitées car seule une minorité des œufs donnent des autruchons qui survivent jusqu’à l’abattage.
L’œuf est donc le produit phare de l’élevage : un œuf géant capable de faire des omelettes impressionnantes, mais surtout à manger frais à la coque, pour un moment de convivialité digne d’une fondue entre amis. Avec le développement de l’élevage, l’exploitation envisage d’organiser des dégustations à l’avenir. L’autruche du Gers n’a pas dit son dernier mot !
Pour en savoir plus : la page Facebook de l'élevage : https://www.facebook.com/gersautruches
Comments