Des pas de chameaux dans le sable : vous n’avez pas eu besoin d’un vol long-courrier vers le désert dont vous rêvez, vous êtes même au bord de la mer, sur le littoral Atlantique ou sur les rives de la Grande bleue : c’est là que des associations camelines mènent des opérations « plages-propres » et sensibilisent à la protection de l’environnement. Les plastiques que l’on retrouve sur les plages sont à la fois une partie visible et un symbole d’une pollution envahissante. Pour la contrer, il faut une prise de conscience et des actes concrets au quotidien : c’est ce que proposent Camel’idées de l’Atlantique et Dromasud . Depuis 2019, le turkoman Dino accompagne hors-saison des groupes de volontaires qui nettoient les plages des Landes. A partir de cet été, les dromadaires de Dromasud invitent un samedi sur deux les plagistes à prendre soin de leur lieu de baignade et de loisir.
Frontignan : à l’appel du dromadaire les plagistes répondent présents.
- « Avez-vous des déchets à jeter ? »
Si la demande interrompt quelques siestes sur serviette de plagistes surpris d’ouvrir l’œil sur une vision de bossus, beaucoup sourient et s’approchent à l’arrivée de la petite caravane de Dromasud menée par Coralie Le Meur . Karlo et Lily, deux jeunes dromadaires portent de vastes sacs dans lesquels les occupants de la plage jettent volontiers leurs emballages en plastiques et leurs bouteilles en verre. Sur les huit kilomètres aller-retour parcourus entre Frontignan plage et Sète, c’est une dizaine de kilos récoltée, pour l’essentiel apportés volontairement : la plage est par ailleurs plutôt propre pour ce deuxième samedi de juillet.
Au-delà de leur rôle d’animaux de bât, Karlo et Lily sont de formidables médiateurs, avec un pouvoir d’attraction considérable.
- « on peut les caresser » ?
- - « oh, c’est tout doux » !
- « Tiens, prends-moi en photo devant les dromadaires, on va leur faire croire qu’on passe nos vacances dans le désert. »
De petits groupes se forment autour des bossus et la conversation s’engage, sur les déchets, sur la présence des dromadaires à Frontignan, parfois sur sa présence plus générale en France. Il ne faut pas croire toutefois que cette opération, menée en partenariat avec la commune de Frontignan, soit de tout repos. Elle doit être soigneusement préparée, notamment par un apprentissage spécifique des dromadaires concernés. Karlo et Lily ont été spécialement entrainés à parcourir paisiblement la plage : cela implique de les habituer auparavant à tout ce qui pourrait les mettre en panique : les ballons, les serviettes, les parasols. Sur place, il faut avoir l’œil sur les innombrables trous creusés dans le sable par les ingénieurs des ponts-et-chaussés en culotte courte. Le dromadaire a beau être tout-terrain, mieux vaut ne pas trébucher.
Mais lorsque Karlo et Lily repartent du port pour les hauts de Frontignan, ils laissent de beaux souvenirs et sans doute un peu plus de sensibilité à la gestion des déchets.
Tous les articles sur les grands camélidés à retrouver dans le dossier spécial consacré à la présence des bossus en France :
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