En bas des routes sinueuses qui conduisent au crêtes au nord du Plateau de Lannemezan, les parcelles de soja alternent avec le maïs. Mais on prendra les photos au retour car il faut monter sur les crètes pour aller au bal. Ce bal « de l’après pétrole » est une fête alternative : on y imagine comment faire la fête dans cent ans quand on aura plus accès à une énergie facile. Comme dans « soleil vert », l’électricité nécessaire pour faire fonctionner la sono est produite par un vélo à dynamo. Malgré cette pénurie auto-imposée, l’ambiance est très joyeuse et surtout fertile en discussions autour des solutions à trouver. A la buvette, la tireuse sans électricité est parfois à la peine, mais les kéfirs (boissons fermentées aux fruits) sont rafraichissants.
Il faut manger maintenant : Henri Vercampe fend les pains pour les sandwichs, sort les légumes et les tranches de tempeh, la production végétale qu’il produit avec du soja cultivé localement. Ici, il s’agit d’une alternative à la viande. Le tempeh fournit les protéines nécessaires par le soja.
Les graines fendues en deux et cuites sont liées entre elles par un champignon qui se développe avec la fermentation contrôlée du soja. C’est ce champignon (Rhizopus Oryzae) qui assure à la fois la fermeté de l’ensemble - même découpé en tranches cela tient bien- et le goût entre champignon et fruit à coque.
Henri et sa compagne ont découvert ce produit lors d’un séjour en Indonésie.
A leur retour, il a décidé d’en produire dans les hautes Pyrénées, avec du soja cultivé localement.
L’an prochain, un partenariat avec un producteur permettra de tester différentes variétés population de soja et d’observer leurs aptitudes en rendement et en goût. Le tempeh produit par Henricot va s’intégrer en circuit courts par les marchés locaux, les magasins bio, avant de tenter une extension un peu plus loin sur le sud-ouest.
Les utilisations possibles ne manquent pas : cuit à la plancha comme ici, il peut être accommodé en sauce type curry ou remplacer des cubes de tofu dans un plat de pâtes. Henri propose même un plat qui illustre bien la notion d’exotisme de terroir : la Garbure de tempeh !
Pour soutenir le projet : un financement participatif sur la plateforme Ulule (les fonds permettront entre autres d'équiper la cuisine aux normes sanitaires)
Le site de la société Henricot.
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