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Photo du rédacteurMarc Lohez

Le café du Roussillon

Dernière mise à jour : 27 oct. 2022

Au nord de la côte vermeille, les rochers font place à de longues plages de sables qui séparent la mer des lagunes et où se sont installées des stations balnéaires. En arrière du littoral, on trouve un monde agricole foisonnant, marqué encore par la viticulture, mais aussi par les vergers et les productions de légumes baignées par le soleil le plus généreux de France. « C’est un jardin extraordinaire » que celui du Roussillon, et il n’a pas finit de nous réserver des surprises. Des serres très particulières sont apparues récemment : à Torreilles, « Les Arts Verts » produisent des fruits tropicaux originaires de la Réunion comme la banane.


Petit caféier deviendra grand photo © Acapella/ J.M. Sanchez

Plus au sud à Saint-Cyprien, elles abritent une plantation de théiers et, cas unique en France, de caféiers. Dans une ville qui voit sa population décupler chaque été, le touriste pourra-t-il déguster en terrasse un expresso 100% local ? Il lui faudra être patient. Car la production pilotée depuis la périphérie toulousaine par la société Acapella de Jean-Marc Sanchez est en pleine expérimentation avec quinzaine de variétés en cours d’implantation. Si l’expérience peut s’appuyer sur le CIRAD pour la fourniture des variétés, il reste un monde à découvrir sur l’adaptation de ces végétaux d’origine tropicale aux terres sableuses et au climat Méditerranéen. Tout se teste : de l’écartement des rangs aux apports organiques et aux couverts végétaux en passant par les meilleures façons d’induire une bonne floraison du caféier. Et dans cette découverte les surprises ne manquent pas : les bonnes, comme celle d’une première implantation avec une mortalité très faible, les mauvaises avec de surprenants ravageurs comme les noctuelles que l’on n’attendait pas sur ce terrain-là.

Les caféiers sont plantés en pleine terre dans ce substrat sableux bien drainant, sous des serres non chauffées mais pourvues d’une irrigation au goutte-à-goutte. Cette « bulle » – non étanche- semble le cadre idéal pour suivre le processus d’acclimatation des caféiers et leur réponse aux conditions variées qui sont testées. Elle favorise également l’utilisation d’insectes prédateurs comme auxiliaires, mode de lutte adapté au cahier des charges bio que suit l’exploitation. Couvertes de panneaux photovoltaïques, les serres protègent également les plants des excès d’un ensoleillement direct.

Dans deux ans, les cerises seront cueillies pour être traitées et les premiers grains torréfiés. Quelques tests auront été menés plus tôt, à l’Ecole d’Ingénieur de Purpan, pour définir les qualités organoleptiques de ce premier café de l’hexagone. Le Roussillon deviendra-t-il un grand cru ? Avant de répondre à cette question, il faudra aussi évaluer les différentes formes de traitement des cerises et des grains, mais le défi primordial est d’abord de s’assurer d’un bon développement de la plantation.

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