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Photo du rédacteurMarc Lohez

DANS LE GERS : UNE FERME PILOTE DE L’AQUAPONIE

Dernière mise à jour : 15 août 2024

Aux-Aussat, petite commune au sud du Gers compte moins de trois cents habitants. Cela ne l’empêche pas d’être un terroir fertile en innovations agricoles : On y trouve un verger de pommiers anglais entretenu par des moutons du Shropshire et une cidrerie typiquement britannique et à deux pas de là l’un des pôles du développement de la filière aquaponique en France . Cette activité consiste à associer un élevage aquacole à des cultures végétales cultivées en hydroponie : on les fait pousser avec ou sans substrat en leur apportant la solution nutritive nécessaire. Quand les deux sont liés comme dans cette ferme de la société Eauzons, les végétaux se nourrissent des effluents générés par les poissons tout en participant à la filtration et à l’épuration du milieu aquatique de ceux-ci.


Le shiso, une plante polyvalente, arômatique ou à manger en salade.

L’intérêt de la ferme aquaponique d’Aux-Aussat vient du fait qu’elle est à la fois un lieu de production intégré dans les circuits-courts de cette partie de l’Occitanie, mais aussi un centre important d’expérimentation et de formation pour la filière de fermes que souhaite mettre en place Eauzons.

Entrons donc dans ce technopôle aquatique par le premier module, celui consacré à la pisciculture. Trois espèces y sont élevées : la truite arc-en ciel, l’omble ou saumon de fontaine et le saumon souche Adour. Cette dernière espèce, rare, est la plus délicate à maintenir et les poissons élevés dans le Gers sont pour l’instant exclusivement réservés à la reproduction. Les truites et les saumons de fontaine grandissent jusqu’à une belle taille qui permet de travailler les filets qui seront fumés ou travaillés façon gravelax. Leur nourriture fait l’objet d’une expérimentation : il s’agit de tester des aliments à base d’insectes, plus durables que l’alimentation classique.



La partie aquaculture :le réacteur à bactérie en bleu, le filtre mécanique à droite en noir et les bassins en arrière-plan

Le cœur de l’entretien du milieu aquatique des poissons est assuré par le couple entre un filtre mécanique et un réacteur à bactérie, associé à la partie végétale de l’exploitation. Le filtre mécanique élimine les éléments solides et permet le bon fonctionnement du réacteur à bactéries. Ces dernières vont permettre à l’eau de fournir aux végétaux des nutriments assimilables et aux poissons de bénéficier d’une eau saine. Le circuit, fermé, perd très peu d’eau.

Une porte coulissante, et nous voici dans la partie horticole de la serre. Trois systèmes permettent de faire pousser les plantes et de les alimenter en eau et en nutriments : celles qui poussent dans des gouttières sont les seules à être en prise directe avec la circulation d’eau depuis la pisciculture. D’autres sont installées dans des tables à marée (sur des radeaux dans les bacs qui contiennent quelques centimètres d’eau et se vident progressivement avant d’être à nouveau alimentés). Une partie des plantes poussent enfin sur un substrat organique mêlant fibre de coco, tourbe et compost et sont alimentées au goutte- à-goutte. Pour la pollinisation des tomates et des fraises, une colonie de petits bourdons est installée à demeure. D’autres insectes participent comme auxiliaires de lutte biologique.


 

De gauche à droite et de haut en bas : la petite forêt des arômatique au parfum envoutant, salade cultivée en gouttière, mizuna, une plante de la famille des choux d'origine japonaise utilisée comme une salade, un bac à marée.

 


Dans cette ferme expérimentale qui concentre les différentes méthodes en aquaponie, on est paradoxalement frappé par la présence des parfums et du goût : la traversée de la partie aromatique avec les grands basilics, l’aneth et autres herbes du jardin se révèle une expérience olfactive marquante. Une salades comme la mizuna, une plante polyvalente comme le shiso, offrent des goûts prononcés : les préjugés d’insipidité qui touchent la culture sous serre sont ici battus en brèche. En 2024, de véritables productions tropicales sont venues compléter la production, avec des fruits du dragons (pitaya) et, coté aquaculture des gambas du Pacifique. Ces produits frais empruntent les mêmes circuits courts que les productions plus traditionnelles du Gers.



Les pitayas (fruits du dragons) produits à Aux-Aussat



Mais ce souci du local n'empêche pas les ambitions plus larges de ce site pilote : Il sert de base à la société Bioponi qui fournit des formations et a accompagné le lancement de nouvelles fermes aquaponiques. Il constitue enfin le prototype pour Eauzons de la plus grande ferme d’aquaponie de France qui devrait entrer en fonctionnement en 2024 dans le département voisin des Pyrénées-Atlantiques.





 

Le projet de Lescar (Pyrénées) s'articule sur un système de valorisation des boues de station d'épuration. Le principe de l’installation de méthanisation/méthanation : la solution proposée répond au coût énergétique de l'incinération (et au transport) des boues d'épuration. Elle remplace cette forme

d'élimination par une méthanisation. Comme celle-ci produit du CO2, ce dernier est transformé en méthane grâce aux panneaux solaires. Ceux-ci permettent (en partie) la production d'hydrogène et d'énergie nécessaire à la production du méthane de synthèse. Un petit schéma simplifié (il n'y a pas tous les sous-produits) . L’unité s’articule au projet aquaponique par la production de chaleur à destination des serres.


 


Pour en savoir plus :






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