Ces dernières années, beaucoup de nouvelles productions s'inscrivent également dans la logique de la promotion du « made in France » : il s'agit de substituer une production locale à des importations. Les producteurs récents de Gambas, en étangs d’eau douce ou en aquaponie pour les crevettes impériales japonaises mettent en avant les dizaines de milliers de tonnes importées chaque année.
Évidemment, très souvent, les facteurs se conjuguent : aux motivations listées ci-dessus, souvent associées, se mêlent la volonté de diversification ou le souhait de passer à une véritable dimension agricole.
Ainsi les élevages de camélidés en France, actifs depuis des années pour l’animation, les fermes pédagogiques ou les randonnées, viennent pour certains de débuter la production de lait de chamelle pour que leur exploitation ne soit pas seulement perçu comme une attraction mais comme de véritables fermes camelines.
Autre exemple de croisement de facteurs : le cas du retour de la pistache. Il s’agit d’un retour car les pistachiers faisaient l’objet d’une culture commerciale en Provence jusqu’au début du siècle dernier. Les voici de retour, en Provence, dans le Roussillon dans l’Aude et jusqu’au Lot-et-Garonne. Même s’il l’on retrouve quelque aventure individuelle comme dans le Lot et Garonne, ce projet de retour est souvent porté par des collectifs (collectivités, chambres d’agriculture, syndicats viticoles, INRAE) Il s’agit de structurer de véritables filières sur des territoires donnés, du pépiniériste aux pâtissiers confiseurs (très demandeurs et, en Provence, fer de lance du projet) en passant par les arboriculteurs, ou les vignerons qui veulent se diversifier et ainsi limiter les impacts du réchauffement climatique – le pistachier est moins sensible à la sécheresse. On retrouve articulés trois des moteurs de l’introduction d’espèces extérieures : la volonté de substitution aux importations, la volonté de diversification et les défis liés aux évolutions climatiques.
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